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Dépression : comprendre la maladie, ses traitements et les approches complémentaires


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La dépression est une maladie psychique reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Elle ne doit pas être confondue avec un simple coup de blues, une baisse de moral passagère ou un état de fatigue lié au stress.

Elle se caractérise par une tristesse persistante, une perte d’intérêt ou de plaisir, une altération du fonctionnement quotidien (travail, vie sociale, sommeil, alimentation), et peut s’accompagner de symptômes physiques (douleurs, fatigue intense, ralentissement psychomoteur).

Elle touche environ 1 adulte sur 5 au cours de sa vie en France, et nécessite une prise en charge adaptée.

Contrairement à certaines idées reçues, la dépression n’est pas une question de « volonté » ou de « caractère » : c’est une véritable maladie, qui demande un accompagnement médical et psychothérapeutique.

Certaines personnes présentent un tempérament naturellement plus négatif, craintif ou pessimiste.

Leur manière de s’exprimer, leurs hésitations ou leurs difficultés à agir peuvent parfois donner l’impression qu’elles souffrent de dépression.

Pourtant, on ne parle véritablement de dépression que lorsque l’ensemble des critères évoqués plus haut sont réunis et que le diagnostic est posé par un professionnel.


Dépression, déprime et burn-out : des réalités différentes


La déprime est un état transitoire, souvent lié à un événement ponctuel (échec, séparation, surcharge...).

Elle s’atténue généralement avec le soutien de l’entourage et la mise en place de moments de plaisir, de détente, de distraction qui vont venir stimuler la personne et lui rappeler qu’elle existe au-delà de l’évènement vécu.


Le burn-out est un épuisement professionnel ou pas* lié à une surcharge chronique et une perte de sens.

Il peut mener à une dépression s’il n’est pas pris en charge, mais n’en est pas automatiquement un équivalent.

*« Professionnel ou pas » car le burn-out peut parfois survenir dans un contexte familial, social, artistique… ou la charge mentale devient difficile à supporter. Mais nous évoquerons le sujet du burn-out dans un autre article.


La dépression est une pathologie durable et invalidante, dont l’intensité perturbe la vie quotidienne et qui nécessite une prise en charge spécialisée.


Trouble borderline et traumatismes : une confusion possible

Le trouble de la personnalité borderline peut parfois être confondu avec la dépression, car il entraîne lui aussi une souffrance psychique profonde et des épisodes dépressifs.

Toutefois, il s’agit d’une pathologie distincte, caractérisée par :

  • une instabilité émotionnelle intense,

  • des relations affectives instables,

  • une image de soi fragile,

  • des conduites impulsives ou auto-agressives...


De plus, certains événements traumatisants (violences, abus, deuils, chocs émotionnels...) peuvent induire des comportements proches de ceux observés dans la dépression ou le trouble borderline.

Ces similitudes rendent parfois le diagnostic complexe, d’où l’importance d’être accompagné et évalué par des psychiatres et psychologues habilités.


Les traitements validés médicalement

La dépression repose sur une approche plurielle, adaptée à chaque personne :

  • Les médicaments antidépresseurs : ils agissent sur les neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline, dopamine) afin de rétablir un équilibre chimique.

    Leur efficacité est démontrée, notamment dans les formes sévères.

  • Les psychothérapies (TCC, thérapies interpersonnelles, psychanalyse, etc.) : elles permettent de travailler sur les schémas de pensée, les émotions, les mécanismes relationnels, et offrent des outils pour mieux gérer le quotidien.

  • Le suivi médical et psychiatrique : essentiel pour ajuster le traitement, prévenir les rechutes et offrir un accompagnement adapté à chaque situation.


La controverse autour des antidépresseurs

Les antidépresseurs font souvent débat.

Certains patients témoignent d’une amélioration nette, d’autres pointent leurs effets secondaires ou la difficulté à arrêter un traitement prolongé.


Pourquoi sont-ils néanmoins importants ?

  • Ils permettent de réduire les symptômes dans les phases aiguës, en améliorant le sommeil, l’énergie et l’humeur.

  • Ils offrent un soutien provisoire, une sorte de plancher de sécurité qui permet ensuite d’entreprendre un travail thérapeutique en profondeur.

  • Ils préservent des risques graves, notamment le passage à l’acte suicidaire, en soulageant une souffrance devenue insupportable.


Mais il est essentiel de comprendre que les antidépresseurs ne traitent pas la cause de la dépression.

Ils agissent comme un appui transitoire, le temps que la personne retrouve l’énergie et les ressources nécessaires pour s’investir dans une psychothérapie, réorganiser sa vie, et se réapproprier son quotidien.

Ils viennent combler un déficit hormonal le temps que la personne puisse en réactiver la production par elle-même.

C’est pourquoi, dans la majorité des cas, le traitement médicamenteux est envisagé sur une durée limitée (souvent entre 6 mois et 1 an), avant un sevrage progressif accompagné médicalement.


Les risques d’addiction : vigilance particulière

Si les antidépresseurs ne créent pas de dépendance au sens strict, les anxiolytiques (souvent prescrits en parallèle pour apaiser l’anxiété ou améliorer le sommeil) présentent un risque réel d’addiction.

Leur consommation prolongée peut entraîner tolérance, accoutumance et difficultés à arrêter.

Ce danger est accru chez les personnes présentant un trouble borderline ou une vulnérabilité addictive (antécédents familiaux, fragilités personnelles, consommation d’alcool ou de drogues).


Afin d'éviter ces risques, plusieurs précautions sont essentielles :

  • prescriptions limitées dans le temps,

  • suivi régulier par un psychiatre,

  • réévaluation fréquente du traitement,

  • recours parallèle à des approches psychothérapeutiques et complémentaires.


Les médicaments doivent être compris comme un soutien provisoire et non comme une solution définitive.


Les approches complémentaires

Au-delà des traitements médicaux et psychothérapeutiques, des pratiques complémentaires contribuent au mieux-être et soutiennent le processus de guérison. J’insiste sur l’aspect complémentaire.

Un sophrologue, un professeur de chant, un professeur de yoga, un naturopathe... ou tout autre professionnel du bien-être ou du développement personnel, ne peut se substituer à un accompagnement par un psychologue et/ou psychiatre.


Certaines de ces approches sont :

  • La sophrologie : en travaillant sur la respiration, la détente musculaire et la visualisation, elle aide à apaiser les tensions et à réhabiliter une image positive de soi, renforcer la confiance en soi et la mise en place d’actions constructives. Passer par les ressentis dans le corps, notamment par la notion de plaisir.

  • Le chant : il stimule la respiration, favorise la libération émotionnelle et procure un sentiment d’ancrage et de vitalité. Là aussi, la notion de plaisir est renforcée.

  • L’activité physique adaptée : reconnue scientifiquement comme facteur de réduction des symptômes dépressifs.

  • Les pratiques artistiques (danse, dessin, écriture, théâtre) : elles offrent un espace d’expression et de créativité.

  • La méditation de pleine conscience : efficace dans la prévention des rechutes, elle développe l’attention et la régulation émotionnelle.

  • Toute autre activité qui a du sens et amène des sentiments de plaisir, de fierté et d’accomplissement.


Une approche globale et individualisée

La dépression est une maladie aux multiples visages, qui demande une prise en charge globale.

Les antidépresseurs peuvent représenter une aide précieuse, mais leur rôle est avant tout celui d’un soutien provisoire : ils permettent de reprendre pied, sans pour autant constituer une solution définitive.

L’alliance des soins médicaux, psychothérapeutiques et complémentaires ouvre la voie vers un mieux-être durable.


En tant que sophrologue et professeure de chant, j’observe combien les approches corporelles et artistiques peuvent enrichir ce parcours, en offrant aux personnes un espace où retrouver souffle, confiance et vitalité.


La dépression est une maladie sérieuse, mais elle n’est pas une fatalité.

Les médicaments, les thérapies et les approches complémentaires ne s’opposent pas : ils se complètent.

C’est dans cette alliance que chacun peut retrouver, pas à pas, son chemin vers l’équilibre et le mieux-être.


A bientôt.

 
 
 

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